Les plantes du bonheur

Comme l’a dit un vieux sage dont je ne sais plus le nom : Le meilleur n’est pas écrit dans les livres, mais dans la nature.

Saviez-vous que le mot paradis vient d’un vieux mot persan, paradaeza, qui veut dire jardin. Pour ma part, je ne suis pas étonnée d’apprendre que ces deux mots sont si étroitement liés. Parce qu’une grande partie de ma joie me vient tout simplement de mon jardin, de la nature qui m’entoure. Je ne sais pas pour vous, mais moi le parfum, la beauté du lilas, du muguet au printemps me rendent le cœur tout content. Une tomate chaude à peine cueillit en sandwich avec quelques feuilles de basilic, divin, une touche de ciel. Une tisane de camomille, bien chaude par un soir d’hiver, de froidure où on a un peu le cafard, rien de plus rassurant et réconfortant.

Parlant de paradis, certaines plantes ont le don de nous en approcher et c’est de quelques-unes, parmi mes préférées dont je souhaite vous présenter aujourd’hui.

Débutons par Camomille, mais avant de vous parler de ses vertus, laissez-moi vous parler de son cœur. Fleurs de camomilleParce que souvent les fleurs nous parlent d’elles, de leurs qualités intimes, de ce qu’elles ont à offrir juste à les regarder. Prenons la camomille par exemple. J’ai fait sa véritable rencontre, il y a de cela quelques années, je suis arrivée au jardin et je l’ai vue. Le cœur par en avant, offerte, les pétales vers l’arrière, se donnant complètement au soleil, sans aucune protection. Confiante.

La camomille, c’est une tasse de douceur pour ouvrir le coeur. Non seulement elle est excellente au goût, douce et parfumée, mais ces fleurs sont aussi belles qu’expertes pour détendre, j’ajouterais pour vivre en confiance, le cœur en avant plan… C’est une analgésique, qui calme la douleur physique et psychologique, une antiinflammatoire et une antispasmodique, mais qu’est que ça veut dire antispasmodique au juste? Ça veut dire qu’elle arrête tout ce qui tremble, qui palpite, se serre et se contracte. Que ce soit le cœur, les muscles ou l’estomac. Elle est utile en cas de douleurs, de nervosité, d’agitations, d’insomnie, d’anxiété, de maux de tête et de migraines surtout si elles sont d’origine nerveuse. Elle aide en cas de coliques, on l’a dit elle est calmante et antispasme, donc très utiles pour les bébés, en cas de crampes, de diarrhées et de maux d’estomac.

En plus, cette grande douce alcalinise tous les territoires acides et elle le fait aussi bien pour la terre que pour les humains, qui eux aussi s’acidifient. Comme si ce n’était pas assez, elle favorise la digestion des gras. C’est donc une alliée fiable à avoir sous la main après un repas copieux et bien arrosé. C’est une amie de longue date, plus je la fréquente et mieux je me porte. Qui l’aurait cru, tant de vertus dans une si petite fleur.

Connaissez-vous Bourrache, la fréquentez-vous ? Vous devriez.

Fleur de bourrache« La bourrache peut dire, et c’est la vérité Je soulage le cœur et j’enfante la gaieté ». Son nom qui vient de l’Arabe, (abou rach), signifie « le père de la sueur », qui se veut une allusion évidente à ses propriétés sudorifiques qui veut dire qui favorise la sueur. On trouve des traces de son usage dès le premier siècle de notre ère. C’est la plante potagère que l’histoire a associée au courage; on dit d’elle qu’elle adoucit le caractère et Parkinson disait qu’elle diminuait le stress de l’étudiant.

En 1631, la bourrache était listée dans les herbes à emporter par les colons qui allaient s’établir en Nouvelle-Angleterre. On l’employait pour donner « du bonheur, du courage » et pour stimuler la lactation chez les mères et les nourrices. De tout temps, on a reconnu qu’elle était un puissant dépuratif nettoyant l’organisme en profondeur en le débarrassant de ses toxines.

Plusieurs de ses propriétés autrefois vantées sont aujourd’hui confirmées par la science. Ainsi, le fait qu’elle apporte la gaieté et le bonheur s’explique par le fait que la bourrache agit sur les glandes surrénales, les glandes qui produisent la DHEA, une hormone antidépressive.

Encore mieux, les scientifiques ont mis en évidence des propriétés insoupçonnées de la bourrache qui retarde les effets du vieillissement car elle contient une quantité importante d’oméga 6, une substance que l’on retrouve rarement chez les plantes. Elle est également très concentrée, au niveau de sa tige, en allantoïne. Oui je sais ça peut sembler compliquer, mais savez-vous où l’on retrouve de l’allantoïne, ce multiplicateur de cellules, qui soigne et cicatrice les petits et les gros bobos ? Dans le placenta et le cordon ombilical des femmes enceintes. Rien de moins.

Et comme la bourrache est sudorifique, elle est la bienvenue chaque fois qu’il est nécessaire de transpirer, en cas de grippe, de rhume, de bronchite, de varicelle, de fièvre. En plus, elle calme très bien la toux. Alors, une plante qui apporte du bonheur, de la gaieté, qui nettoie l’organisme, fait transpirer, calme la toux et soigne les bobos. Comment appelle t’on cela ? Moi j’appelle ça un cadeau.

Parlant de cadeaux, en voici un autre : Millepertuis : « l’herbe de la Saint-Jean », « herbe aux piqûres », « chasse-diable », « herbe à mille trous », «  cette petite merveille se présente sous de nombreuses identités. Pour les anglophones, elle est St.John’s Wort, mais également « Merveille ou Grâce de Dieu » (Gods’ Wonderplant, Grace of God). C’est dire tout le respect qu’on lui porte.

Le nom latin Hypericum vient du grec et signifiait: « qui chasse les fantômes ». Au Moyen Âge, les docteurs savants lui avaient donné le nom de Fuga doemonium, excusez mon latin, qui veut dire chasse-diable, parce qu’on lui attribuait le pouvoir d’éloigner les esprits diaboliques ainsi que les sorcières. C’est fascinant parce que la plante a des propriétés antidépressives. Or, au Moyen Âge, la dépression et tous les autres troubles mentaux étaient considérés comme des formes de possession diabolique.

MillepertuisLe millepertuis c’est une plante de soleil. Ses fleurs sont d’un jaune vibrant, lumineux. Il domine le solstice d’été, le millepertuis est à son plus beau et à cueillir à la Saint-Jean-Baptiste. C’est une plante solaire, qui au cœur de l’hiver, nous réchauffe, dans le corps et dans le cœur.

Le millepertuis est plus riche en mélatonine que toutes les autres plantes connues. La mélatonine c’est ce neurotransmetteur qui joue un rôle essentiel pour harmoniser et accorder nos rythmes biologiques, nos rythmes d’éveil et de sommeil -. C’est une plante de plein jour qui pacifie la nuit. C’est une plante du plein coeur de l’été qui devient notre ultime alliée l’hiver, quand la dépression saisonnière frappe ceux qui sont plus sensibles aux manques de lumière.

Le millepertuis est antidépresseur, utile pour l’angoisse, l’irritabilité, les troubles de sommeil, la dépression, l’émotivité, la tension, le stress, le surmenage. Il tonifie et fortifie le système nerveux, mais sans l’exciter, il est donc utile pour les troubles concentration et l’hyperactivité. C’est un relaxant, un calmant, qui rend plus positif et qui équilibre l’humeur. Il est utile à la ménopause (j’en sais quelque chose), lors des S.P.M. et pour les jeunes filles qui commencent leur cycle menstruel.

Selon le docteur et phytothérapeute français Jean Valnet, le millepertuis est une des plantes les plus utiles au monde, on l’emploie pour ouvrir les bronches, donc pour soigner les bronchites, l’asthme, la sciatique, l’insomnie, l’irritabilité et différentes maladies infantiles comme l’énurésie (qui est le nom savant pour pipi au lit) et les terreurs nocturnes des enfants. Par voie externe, donc sur la peau, on l’emploie depuis des siècles pour soigner les plaies, brûlures, les ulcères de jambes.

MillepertuisEt comme un miracle ne vient jamais seul, son huile qui est très simple à faire est anti-inflammatoire, antispasmodique, astringente (ce qui veut dire qu’elle resserre les tissus), expectorante (fait sortir le méchant), relaxante, et guérissante pour la peau, particulièrement en cas de brûlures. On l’utilise en friction, en massage, enveloppement et on peut l’appliquer sur une plaie ouverte. Le millepertuis; de l’or jaune.

Pour terminer, une simple, toute simple : Mélisse Melissa qui signifie abeille en grec parce que ces fleurs attirent les abeilles tout autant que le miel. Pourtant, son odeur chasse les moustiques, c’est pourquoi on l’aime beaucoup au jardin car elle éloigne les petits moucherons qui mangent les feuilles toutes tendres.

Selon certaines croyances populaires, la mélisse avait le pouvoir de prolonger la vie. Les moines, les congrégations religieuses produisaient des décoctions à base de mélisse. D’ailleurs, la célèbre Eau de mélisse, mise en marché par les Carmélites était des plus estimées, on l’utilisait pour soigner la léthargie, l’épilepsie, les coliques et les vapeurs des dames de la cour trop habillées et corsetées.

melisseCent ans plus tard, la tisane de mélisse continue à ressusciter le coeur des personnes sensibles et émotives. On dit de la mélisse que c’est la plante du réconfort et de l’adaptation. Cela dit, plus question de s’adapter au corset et autres tortures du genre.

La mélisse est une antispasmodique, vous rappelez-vous ce que ça veut dire? Qui arrête tout ce qui tremble, palpite, se serre et se contracte, que ce soit le coeur, les muscles ou l’estomac. D’ailleurs, on l’emploi pour les troubles cardiaques d’origine nerveux (palpitations, serrements, arythmie) et pour les spasmes du système digestif, donc très utile contre les, gaz, coliques, maux de ventre, nausées, vomissements. Elle est merveilleuse pour tous les troubles nerveux: l’angoisse, l’anxiété, la déprime, la dépression et cette merveilleuse plante qui nous aide à nous adapter, qui réconforte, calme, détend, s’adapte et pousse partout, sur le bord d’une maison, en pot, sur le balcon. melisse_presOn m’a donné un plan de mélisse voilà plus de 20 ans et je l’ai déménagé et planté plusieurs fois, elle a toujours repoussé partout où je l’ai mise. Elle pousse bien partout, sent bon la citronnelle, goûte merveilleusement bon. Je l’aime depuis longtemps, comme on aime une bonne amie, une amie maternelle et réconfortante.

Dans les dernières années, on l’utilise de plus en plus pour les troubles de mémoire et de concentration. De concert avec le romarin, la mélisse est recommandée pour prévenir et soigner la maladie d’Alzeimer. Et comme si ce n’était pas assez, elle est aussi antivirale donc très utile pour ceux qui font des feux sauvages et du zona.

Évidemment, il existe encore une multitude de plantes de bonheur, aujourd’hui j’ai choisi parmi quelques-unes de mes chouchous, celles qui ont traversé les années avec moi. Celles qui ont apaisé mon cœur lorsqu’il battait trop fort, mais sans le faire taire, celles qui ont nourri ou apaisé mon feu sans l’éteindre, celles qui ont adouci le voyage au cœur de mes noirceurs, et dernièrement au coeur de mes chaleurs.

Au fond, les plantes ont accompagné tous mes passages. C’est la grâce que je vous souhaite. Cuisinez-les, buvez-les, mettez-les dans l’huile, le vinaigre de cidre, le vin, dans vos salades, vos soupes, dans votre bain, sur votre oreiller. Partout, parce que rappelez-vous le paradis est à portée de main, il est au jardin.

MR/2009

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