Quand profane et sacré se rejoignent….

La beauté est dans l’oeil de celui qui regarde, dit le proverbe, je pourrais redire cette phrase mot pour mot en interchangeant les mots « beauté » par « sacré ».

En fait, plus je vieillis et plus je vois du sacré partout. Hier, j’ai reçu un soin énergétique d’une Sacrégrande amie, une guérisseuse extraordinaire, d’une rare générosité, qui travaille avec la lumière, les énergies subtiles et ce qui est présent. Nous avons apportés de la lumière, de la joie et tant d’autres choses sur des parties blessées, fermées, fatiguées. Après le soin, là où se trouvait de la douleur, il y avait de la joie, là où se logeait une immense fatigue, il y avait de la vitalité. C’était magique, mystique, sacré. Après nous avons mangé ensemble, nos assiettes débordaient de pousses et de légumes riches de vie car c’est aussi une grande guérisseuse par ce qu’elle fait germer et ce qu’elles préparent avec soin et attention. Un moment simple mais riche de présence.

Plus je fais les choses avec attention et présence, plus cette attention les sacralise. Respirer, manger, jardiner, marcher dans la beauté, écrire, aimer. FleursEn vieillissant, je comprends mieux pourquoi, j’ai toujours aimé les rituels. Un rituel est quelque chose d’assez simple, c’est une intention suivie d’une action. Lorsque nos actions sont accomplies, portées avec une ou des intentions précises, elles deviennent des rituels. Je trouve que les rituels enracinent, ancrent l’information, la fait descendre dans nos cellules. « Qu’on en soit conscient ou non, notre vie est jalonnée de petits rituels qui nous font du bien, nous confortent, ajoutent quelquefois une saveur particulière à ce qu’on fait qui, autrement, sombrerait dans la banalité. « Voilà une des fonctions importantes du rituel: donner un sens, ou souligner ce qui serait fade ou banal ou encore dont le sens serait balayé sous le tapis » (1). Ainsi, je me rends compte que j’ai beaucoup de bonheur ou qu’il se décuple lorsque je ritualise les gestes du quotidien. Ainsi, tous les matins de mai à novembre, je vais au jardin, cueillir mes plantes pour mon infusion, emplie de gratitude pour la terre, le soleil et l’eau qui les a nourris, émue devant leurs forces de vie et toutes les vertus qu’elles portent et qui me nourrira à mon tour. C’est un des moment sacré de ma journée à n’en point douté.

Dimanche dernier, j’ai été à l’église avec ma petite fille Maïka et l’homélie était basée sur l’esprit de Dieu, vivant, présent en chacun de nous. Le prêtre disait qu’en tout temps, nous pouvions nous adresser à l’Esprit saint, et ce de façon très simple en disant «Merci, pardon et s’il vous plaît». Il a élaboré sur la gratitude et la reconnaissance (merci), le regard conscient sur nos actes et nos paroles (pardon) et sur l’importance de demander pour recevoir (s’il vous plaît). De retour avec ma petite fille, nous marchions vers la bibliothèque et nous en discutions, elle me disait « grand-maman, je veux dire merci pour le lilas (nous venions d’en cueillir), pardon parce que je me chicane toujours avec ma sœur et s’il vous plait protègez toute ma famille ». Six ans et elle venait d’apprendre une sacrée leçon ou une leçon sacrée, c’est selon…

Il y a si peu de différence entre le moment ou je m’agenouille pour prier et celui ou je m’incline pour jardiner ou lorsque j’accompagne l’un de mes petits enfants ou tout être humain en respectant son unicité, je ressens dans chacun de ces moments une impression de grande Antonycommunion qui me laisse en paix. En cherchant des synonymes au mot sacré, voici ce que j’ai trouvé: saint, inviolable, liturgique, vénérable, respectable, béni.

Or, il y a tant de moments bénis dans ma vie, lorsque Anthony, mon tout nouveau petit fils, est dans mes bras, je reçois à chaque fois la part de mystère que contient l’arrivée d’une nouvelle vie en ce monde. Il en est de même lorsqu’une personne nous quitte pour l’autre monde, tel mon oncle qui se prépare pour la grande traversée. Ces 2 moments sont pour moi empreints du mystère de vivre et de mourir et possèdent une part ineffable de sacrée.

Je pense à quelques personnes que l’on dit saintes, éveillées ou tout simplement inspirées et qui portaient dans chacun de leurs gestes une part de sacrée, et ce, de tant de façons différentes. Saint-François en honorant et chantant les beautés de la nature, mère Térèsa en soignant les lèpreux, Osho et Premo en célébrant la vie, Danielle Laberge, une des plus grandes herboristes du Québec et Gordon de Ho, rites de Passages, en honorant la présence des espritsCitation de la nature, l’esprit des rochers, des arbres, des rivières et des astres. Chacun m’ont enseignés, révélés ce que je pressentais déjà, le sacré est en tout, en nous… Lorsque je suis dans l’esprit de services véritable, sans attente, détachée, mais totalement présente, lorsque je danse et chante, célébrant la joie, la peine, la vie qui nous habite, lorsque je suis dans la nature et connectée à tant de beauté offerte, je goûte cet espace sacré et y communie. Cela donne du sens à la vie, m’apaise et nourrit une certitude de Dieu, car plus je goûte le sacré plus j’ai le sentiment qu’il existe…

Manon Rousseau, mai 2015

(1). Jeffrey Denis, Éloge des rituels, Presses de l’Université Laval, 2003, 230 p.

 

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